Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/32

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— Passage !

— Ah ! c’est ainsi ? reprit l’agent ; eh bien ! don Garcia Horacio Pacheco Tellez, duc de Salaberry-Pasta, au nom de Sa Majesté le roi, je vous arrête ; vous êtes mon prisonnier.

_ Eh bien ! oui ! répondit fièrement l’inconnu, en rejetant en arrière les plis de son manteau ; je suis don Garcia Horacio Pacheco Tellez, duc de Salaberry-Pasta ; et vous ne m’arrêterez pas !

— C’est ce que nous allons voir ! s’écria l’agent. Cours chercher du renfort, Biscocho ! et vous, Caracol et Gaspacho, en avant il y a mille piastres à gagner.

— En avant ! crièrent les agents.

Ils s’élancèrent.

Ils étaient trois contre deux ; Biscocho détalait à toutes jambes du côté de la calle de la Montera.

— Encore une fois, passage ! cria le duc de Pasta.

— Rendez-vous ! répondit l’agent en ricanant.

— Feu ! cria le duc ; que votre sang retombe sur vos têtes, misérables !

Quatre coups de feu éclatèrent tirés, presque à bout portant, par le duc et son compagnon.

Les trois agents tombèrent raides morts ; Biscocho, arrêté dans sa course par une balle, fit un bond énorme et retomba la face dans le ruisseau.

— C’est eux qui l’ont voulu, dit froidement le duc.

– Fuyez, monseigneur s’écria Ramillete ; l’alarme est donnée ; dans un instant il serait trop tard !