Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/362

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çà et là, à chaque clairière, à chaque carrefour, des bassins, où l’eau s’élevait en hautes et larges gerbes, que le soleil colorait de toutes les nuances du prisme.

Sur chaque face de la maison, il y avait un bassin, dont le jet faisait pénétrer une douce fraîcheur dans les appartements.

Le constructeur de cette demeure enchantée devait être à coup sûr un épicurien de génie.

Plusieurs allées s’ouvraient devant Olivier ; instinctivement, il choisit la plus ombreuse et s’y engagea.

Comme toutes les allées des jardins américains, celle-ci faisait de nombreux détours. Tout à coup Olivier tressaillit : il avait aperçu, dans le jour crépusculaire, une robe blanche glissant légèrement devant lui.

Il pressa le pas.

Le Sylphe ou l’Elfe qu’il poursuivait disparut subitement, juste au moment où il croyait l’atteindre.

Il s’arrêta, hésitant, décontenancé.

Soudain, un frais éclat de rire le fit se retourner en tressaillant.

Doña Dolorès était devant lui.

Il poussa un cri de joie et tomba à ses genoux, haletant de bonheur et d’amour.

— Je vous attendais, lui dit-elle en lui tendant une main mignonne qu’il couvrit de baisers passionnés. Ah ! monsieur le sournois, vous vouliez me surprendre ; mais je savais que vous viendriez à cette heure, j’étais sur mes gardes.

— Chère, bien chère Dolorès murmura le jeune homme en proie à une émotion profonde.