Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/363

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— Relevez-vous, mon ami, dit-elle d’une voix tremblante en se penchant vers lui.

— Je suis si bien là, répondit-il avec prière, je suis si heureux à vos genoux que je voudrais y rester toute ma vie, ma bien-aimée Dolorès !

La folle et impitoyable jeune fille se mit à rire.

— Vous vous fatigueriez bien vite, dit-elle ; et elle ajouta sérieusement Avez-vous vu mon père ?

— Pas encore ; j’arrive à peine.

— Et vous êtes ici ?

— Dame ! je vous cherchais, répondit-il avec sa naïveté d’amoureux.

— Eh bien ! vous m’avez trouvée, Carlos, mon ami ; à présent, il faut vous relever et aller parler à mon père.

— Oui, je lui parlerai, ma bien-aimée Dolorès, répondit le passionné jeune homme, mais plus tard, dans un instant.

— Comment ! dans un instant ?

— Je vous en supplie, laissez-moi encore ainsi ! je suis si bien près de vous !

— Mais si quelqu’un venait ? dit-elle avec un sourire mutin.

– Bon ! il ne viendra personne !

– Mais enfin, si mon père vous surprenait à mes pieds ?

— Eh bien ! mais ce serait, il me semble, une excellente entrée en matière pour la demande que je compte lui adresser.

– C’est qu’il a réponse à tout, ce corsaire ! dit-elle en se penchant, souriante, vers lui ; oh ! Carlos ! Carlos !

— Ne le tourmente donc pas ainsi, petite fille,