Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/364

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dit la voix joyeuse de don Diego ; il a parfaitement raison, cette manière d’adresser une demande en mariage en vaut bien une autre, que diable !

Et don Diego émergea d’un massif, en se frottant les mains à s’enlever l’épiderme.

— Mon père ! s’écria la jeune fille, en cachant, toute rougissante, son visage sur la poitrine d’Olivier, qui s’était levé d’un bond ; Jésus ! j’en mourrai de honte !

— Non pas ! s’écria vivement don Diego, non pas, fillette, tu ne seras pas si sotte, tu vivras, au contraire, pour être heureuse avec celui que tu aimes.

— Il serait possible ! s’écria Olivier. Eh quoi ! vous nous pardonnez ?

— Qu’ai-je à vous pardonner, mes enfants ? de vous aimer ? Vive Dios ! c’est la plus grande joie que vous puissiez me faire !

— Oh ! cher don Diego !

— Mon père ! mon bon père ! s’écria la jeune fille en se jetant dans ses bras.

— Oui ! cajole-moi, petite futée ; tu avais bien dressé tes plans, mais je ne me suis pas laissé prendre à tes cachotteries. Tu croyais me tromper, hein ? folle enfant ! Est-ce que rien peut échapper à l’œil d’un père ? Je savais votre secret, mes enfants, et je me réjouissais, car je vous aime autant l’un que l’autre. J’ai suivi vos luttes contre vous-même, Carlos ; j’ai deviné les généreux efforts que vous faisiez pour arracher de votre cœur cet amour qui est votre vie. Vous vous aimez saintement, mes enfants, soyez heureux, vous le méritez !