Page:Aldebrandin de Sienne-Le régime du corps, 1911.djvu/23

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arriver au XVI" siècle, à Paré, Ch. Estienne et Pierre Franco, pour trouver des écrits médicaux originaux, rédigés en français. A cepointdevue, le livre d'Aldebrandinfait donc époque dans Vhistoire de la Bibliographie médicale. Il doit être considéré comme le précurseur, le Primitif de cette littérature médicale française où se sont illustrés les Ambroise Paré, les Guy Patin. Il en constitue le plus ancien monument et, toute valeur scientifique mise à part, il est à notre littérature médicale, ce que sont à la grande Littérature les Chansons de geste, les Mys- tères et les Chroniques. Après avoirlu le Régime du Corps, on échappe difficile- ment au besoin d'établir un rapprochement entre le poème de Salerneet lelivred'Aldebrandin. Lesujetest apparemment le même, mais il est exposé d'une façon toute différente; tandis que les commandements du Regimen Sanitatis émanent directement des traductions latines d'Hippocrate et de Galien, exécutées vers le VIe siècle, le Traité d'Aldebrandin a été (comme le démontre suffisammentl'Introduction ci-contre) entière- ment emprunté aux médecins arabes, et spécialement à Avicenne. Si bien, qu'àcôté des sources arabes immédiates du Régime du Corps, on peut remonter à des origines médiates qu'on retrouve dans Hippocrate, dans Aristote et dans Galien. C'estparticulièrement dans les trois livres d'Hippo- crate : Du Régime, du Régime salutaire et des Airs, des Eaux et des Lieux, qu'on reconnaît l'origine première des sujets traités parAldebrandin. Onyvoit, en effet, les mêmes considérations: sur les éléments et leurs muta-