Page:Alembert - Traité de dynamique (1758).djvu/146

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pesans en équilibre, le centre de gravité est le plus bas qu’il est possible. Car supposons le systême dans un état infiniment proche de l’état d’équilibre ; il est certain qu’il y aura dans chaque corps un petit mouvement pour se remettre à l’état d’équilibre, & l’effort de la pesanteur de chaque corps doit être regardé comme composé de ce petit mouvement, & d’un autre qui est détruit. Or comme l’état est infiniment proche de l’état d’équilibre, les mouvemens détruits sont infiniment peu différens de l’effort total de la pésanteur, qui est détruit dans l’état d’équilibre ; ainsi les mouvemens réels de chaque corps sont infiniment petits par rapport à ceux qu’ils auraient eus, s’ils avaient pû se mouvoir librement par leur pesanteur ; & le mouvement du centre de gravité est infiniment moindre, que si les corps se fussent mûs librement. Cela ne seroit pas ainsi, si des deux états infiniment proches que l’on considere ici, l’un n’était pas l’état d’équilibre. D’où il s’ensuit, qu’on peut regarder le centre de gravité comme n’ayant point changé de place depuis l’état jusqu’à l’état d’équilibre ; c’est-à-dire qu’entre ces deux états la descente du centre de gravité est . Donc dans l’état d’équilibre la descente du centre de gravité est un maximum, & dans certains cas un minimum. Elle est par exemple un maximum dans le cas de la chaînette, & un minimum dans le cas de plusieurs globules égaux, qui se soutiennent en formant une voûte ; ce qui n’est, comme l’on fait, que le cas de la chaînette renversé.