Page:Alembert - Traité de dynamique (1758).djvu/82

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De là il s’ensuit, que puisque dans la courbe polygone l’effet de la puissance accélératrice est représenté par un mouvement uniforme, on ne doit point supposer dans cette hypothese que la vitesse du corps s’accélere par degrés pendant l’instant , mais qu’au commencement de cet instant , lorsque le corps a parcouru l’espace , sa vitesse reçoive brusquememt & comme d’un seul coup toute l’augmentation ou la diminution qu’elle ne doit réellement avoir qu’à la fin de l’instant .

Pour confirmer cette remarque, on peut observer que , (Pl. V. fig. 2.) sont les espaces que le corps parcourt réellement durant les instans , , dans l’hypothese de la courbe polygone ; que ces espaces sont parcourus uniformément, puisqu’ils sont entr’eux comme les tems , ; qu’ainsi la vitesse pendant l’instant est censée uniforme, & qu’elle est à la vitesse dans l’instant précédent comme est à . D’où il s’ensuit qu’au commencement de l’instant , la vitesse change brusquement, suivant le rapport de à .

Au contraire dans la courbe rigoureuse, les effets de la puissance accélératrice ou retardatrice pendant les instans , , sont représentés par , (Pl.V. fig. 3.) & sont entr’eux, comme les quarrés de ces instans ; dans ce cas la vitesse est censée s’accélérer ou se retarder uniformément pendant tout le cours de l’instant , en vertu de la puissance accélératrice, qui est censée donner au mobile pendant cet instant une suite de pe -