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sous le masque


L’air est si parfumé d’arômes et d’essences
Qu’un parfum délicat reste dans les cheveux,
Il semble qu’on entend, le soir, dans le silence,
Les forces du printemps, sortir des bouquets bleus.

La respiration des corps que l’amour trouble
Sort des robes qu’un vent tiède soulève un peu
Un vin mystérieux et doux bouillonne et coule
Et se répand du fond du ciel silencieux.

Ô terre du baiser, ô terre de l’étreinte
Parmi tes myrtes d’or, parmi tes orangers,
Je me dépouille du remords et de la crainte
Tu fais mon cœur plus pur et mon corps plus léger.

Ici je comprends mieux la parole des choses,
Ici je comprends mieux le sens de l’univers,
Ce qui dort de beauté dans un contour de rose,
Ce qui dort d’infini dans un rythme de vers.