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sous le masque


Le bruit sourd de tes pas, parmi les feuilles mortes
Me semblera plus doux que le plus tendre chant,
Et le vent jettera jusqu’au seuil de ma porte
Les roses du couchant.

Ton voile ayant traîné pendant ce long voyage
Vers la demeure froide où mon cœur t’attendait.
Il me rapportera le parfum des rivages
Et l’odeur des forêts.

J’aurai tout préparé dans la maison de l’âme,
L’âtre paisible aura sa couronne de feu,
Tu chaufferas tes deux mains pâles à la flamme,
Nous parlerons de Dieu.

Puis calme, ayant éteint la lampe familière
Dédaigneuse du monde, indifférente au sort,
Je suivrai dans la nuit, ta forme de lumière
Ô merveilleuse mort !