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paroles à la mort


Voici ce qu’avant toi je disais en mes rêves !
Mais à présent que j’ai pour charmer mon désir
Ta caresse infinie et cependant si brève,
Oui ! J’ai peur de mourir.

Je ne veux sur ma bouche où ta bouche se pose
Avec tant de langueur, de frissons et d’émoi,
Que ton baiser plus doux que le cœur de la rose,
Que ton baiser à toi.

Je ne veux dans mes mains que tes mains effilées,
Dont les ongles parfois me labourent le cœur,
Tes mains qui sur les draps de dentelle posées
L’ornent mieux que des fleurs.

Je ne veux que tes yeux aux profondes prunelles,
Si vastes que les miens ne sauraient les combler,
Que ta voix qui sachant murmurer comme une aile
Frémit comme les blés.