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sous le masque


Que toi, tu sois cruel avec moi, sans raison
Où que ton égoïsme ait trompé ma tendresse,
Où que j’apprenne un jour, même ta trahison,
Ah ! qu’importe, en moi seule, est la grande tristesse

Ne plus sentir ma main, sur la tienne, frémir,
N’avoir plus, me serrant contre toi, chaud à l’âme,
Perdre la faculté d’attendre et de souffrir,
Sentir l’indifférence emplir ma chair de femme !

Retrouver le trésor, que j’avais fait le tien,
Être riche soudain de toutes mes caresses,
Ne pouvoir rien donner ayant tant de richesses ;
Voilà le plus grand mal auquel on ne peut rien.

Dire qu’un jour viendra, dans un autre visage,
Je scruterai l’espoir, la crainte et le désir,
Je recommencerai le merveilleux voyage,
J’aurai la volupté charnelle de souffrir.