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un jour viendra


Je mordrai tendrement au pain que sont les lèvres,
Et je m’enfoncerai dans l’océan des yeux,
Si vaste et si profond et qui roule des fièvres
Des charmes, des douceurs et des soirs orageux.

J’aurai tous les frissons et toutes les angoisses,
Les baisers morts seront follement refleuris ;
Je serai le bouquet qu’on saisit et qu’on froisse ;
Et tout cela sera sans toi… que je chéris !

Se peut-il que la vie ait de telles puissances,
Que le bienfait, subtil et rare, soit perdu ?
Que le bonheur change de nom, et d’apparence ?
Se peut-il qu’un jour vienne, — où je ne t’aime plus ?