Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/111

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servante des tzars de Moscou. Elle se mettra de la partie, elle aussi, dans le festin que va donner notre bien-aimé tzar.

Dmitri arrivant au pas, la tête baissée. Qu'il est heureux ! comme son âme pure s'enivre de gloire et d'enthousiasme ! O mon chevalier, je te porte envie. Fils de Kourbski, élevé dans l'exil, en oubliant les injures de ton père, tu rachètes sa faute, prêt à verser ton sang pour le fils d'Ivan, pour rendre à la patrie son tzar légitime. Tu as raison ; ton âme doit rayonner d'allégresse.

KOURBSKI,

Et toi, ne te réjouis-tu point ?... Voilà notre Russie ; elle est à toi, tzarévitch. Là t'attendent les cœurs de tes sujets, ta Moscou, ton Kremlin, ton empire.

DMITRI.

Le sang russe coulera, ô Kourbski. Tous avez tiré vos épées pour le tzar, vous êtes purs.

Tandis que moi je vous conduis contre vos

frères. J'ai appelé la Pologne pour conquérir la Russie ; je montre à l'ennemi le chemin de la belle Moscou. Que mon péché ne tombe pas