Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/117

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saim de ses anges, et m'a rendu un grand « faiseur de miracles. Va, vieillard. » Je me réveillai et je pensai. « En effet, il est pos« sible que Dieu veuille me faire la faveur d'une « tardive guérison. J'irai. » Et je partis pour ce voyage lointain. Voilà que j'arrive à Ouglitch ; j'entre dans la sainte' église ; j'entends la messe ; mon âme s'embrase d'une sainte ardeur. Je me mets à pleurer, et ces larmes étaient douces comme si la cécité m'eût coulé des yeux avec elles. Quand le peuple sortit, je dis à mon petit-fils : « Ivan, conduis-moi au « tombeau du tzarévitch Dmitri. » Et à peine eus-je récité une secrète prière, que mes yeux se mirent à voir. J'aperçus et la sainte lumière de Dieu, et mon petit-fils, et le cher tombeau. » Voilà, tzar, ce que ce vieillard m'a révélé. (Emotion générale des assistants. — Pendant ce récit, Boris s'est plusieurs fois essuyé le visage.) Alors j'ai envoyé exprès à Ouglitch, et j'ai appris que beaucoup d'autres malades avaient également trouvé leur guérison devant le tombeau du tzarévitch. Voici donc mon conseil : faire transporter au Kremlin