Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/130

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tait plus nécessaire à l'armée. Que faiton à Moscou ?

LE PRISONNIER. -. #

Tout est tranquille, grâce à Dieu.

DMITRI.

M'y attend-on ?

LE PRISONNIER

Dieu le sait. On n'ose guère parler de toi, à l'heure qu'il est. Aux uns on coupe la langue, aux autres, la tête. C'est singulier ; chaque jour un supplice. Les cachots regorgent. Trois ou quatre personnes se rassemblent-elles sur la place ? un espion se faufile aussitôt parmi elles ; et le tzar, dans ses moments de loisir, interroge lui-même les délateurs. Un malheur est vite arrivé. Aussi vaut-il mieux se taire.

DMITRI.

Le sort des sujets de Boris fait vraiment envie ! Et l'armée ?

LE PRISONNIER.

L'armée ? Elle est bien nourrie, bien vêtue ; elle est contente.


DMITRl.

Ê