Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/205

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eu la bonne chance de mettre la main sur un homme qui ne soit pas du commun, tâchez de le retenir. Et comment ? avec une conduite sage et honnête. Il faut l’attirer, tantôt par des caresses et tantôt par des sévérités ; quelquefois, d’une façon détournée, lui parler mariage, et surtout garder l’honneur virginal. C’est un trésor sans prix, et semblable à la parole, qui, une fois lâchée, ne se rattrape plus. Et si l’on vient à perdre tout espoir de mariage, il faut au moins s’assurer quelques profits, à soi ou à ses parents. On doit se dire : il ne m’aimera pas toujours ; il ne sera pas toujours à me choyer. Mais bast… vous êtes bien gens à vous mettre en tête une conduite raisonnable : tout de suite vous devenez folles ; vous ne demandez pas mieux que de céder à tous ses caprices ; vous êtes prêtes à vous pendre au cou de votre cher ami tout le long de la journée. Et pst… voilà le bon ami parti et sa trace même a disparu, et vous restez avec rien. Ah !

    peaux ; elle essaye surtout de séduire les hommes, et les fait mourir, soit en les attirant sous les eaux, soit en les chatouillant jusqu’à leur ôter la vie.