Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/36

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moi il allumera sa lampe, et, secouant du parchemin la poussière du temps, il copiera ces récits véridiques, afin que les neveux des orthodoxes apprennent les destinées de leur terre maternelle ; afin qu'ils mentionnent avec respect leurs grands tzars pour leurs travaux, leur gloire, leurs bienfaits, et, pour leurs fautes, pour leurs sombres actions, qu'ils intercèdent humblement auprès du Sauveur.' Je revis dans ma vieillesse ; le passé repasse devant moi. Il y a longtemps que, tout plein d'événements divers, ce passé fluait, s'agitant comme les flots de l'Océan. Maintenant le voilà silencieux et tranquille. Ma mémoire ne m'a conservé que peu de visages ; peu de paroles résonnent encore jusqu'à moi ; et tout le reste a disparu. Mais le jour est proche, ma lampe va s'éteindre. Encore un, encore un dernier récit. (// se remet à écrire.)


Grégoire, se réveillant. Toujours le même rêve ! Est-ce possible ? Pour la troisième fois ! Maudit rêve ! Et toujours, devant la lampe, le vieillard est assis, écrivant ; et sans doute, pendant toute la nuit, î