Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/37

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e sommeil n'a pas fermé sa paupière. Combien j'aime son aspect tranquille, quand, l'âme plongée dans le passé, il reprend et mène sa chronique ! Souvent j'ai désiré deviner ce que sa plume racontait. Était-ce la sombre domination des Tatars ? les cruels supplices ordonnés par Ivan le Terrible ? l'orageux vetché1 de la république de Novgorod ? les gloires de la patrie ? Vainement. Ni sur son front élevé, ni dans ses regards, on ne peut lire ses pensées secrètes. Toujours le même aspect, humble et grand. C'est ainsi qu'un diâk, vieilli dans les tribunaux, regarda avec le même calme les innocents et les" coupables, et écoute avec indifférence le bien et le mal, sans connaître la colère ou la pitié.


PIMÈNE.

Tu t'es réveillé, frère ?

GRÉOOIRE.

Bénis-moi, révérend père.

1. La place publique, le forum, et en même temps l'assemblée populaire qui s'y tenait.


PIMÈNE.