Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/38

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Que Dieu te bénisse, maintenant, toujours et dans l'éternité.

GRÉGOIRE.

Tu as écrit pendant la nuit entière, sans te livrer au sommeil, tandis qu'une imagination diabolique a troublé mon repos, et l'ennemi des hommes n'a cessé de me tourmenter. Il m'a semblé en songe que j'étais monté par un escalier rapide au sommet d'une tour. De cette hauteur, Moscou me paraissait comme une fourmilière. En bas, sur la place, bouillonnait le peuple, et tous, en riant, me montraient au doigt. J'avais honte, j'avais peur, et, tombant en bas la tête la première, je me réveillais en sursaut. Et trois fois le même songe m'est venu. N'est-ce pas étrange ?

PIMÈNE.

C'est le jeune sang qui t'agite. Humilie-toi par le jeûne et la prière, et tes rêves se rempliront d'images sereines. Maintenant encore, si, quand mon front s'appesantit malgré moi, je ne prononce pas une longue prière avant la nuitj mon vieux sommeil n'est ni sans trouble,