Page:Alexis - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/30

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20 L A B C DES DOUBLES Tant qu’il luy mect la langue ou cep. Lors parle de cellui ou celle Qu’il ne cognoist et rien ne celé. Il est tout vray quant a cela : 280 One homs yvre rien ne cela. Qui trop boyt sans mesure et compte De contenance ne fait conte. Lors il se prise plus qu’un comte, Et des preux du temps passé conte, 285 Comme Rollant et Charlemayne. Aucunes foiz la char le mayne A faire pys d’autre cousté, Quant le vin luy a cher cousté. Encor se remect sur cousté 290 Et fault avoir, quoy que ayt cousté, Tout du meilleur de la comté, Combien qu’il luy soit hauli compté. Et puis dit le meschant cornard ’ : Impr. : 280 Que vng homme yure. — 289 Encorcs se remet sur cousté. — 290 Et sil fault auoir quoy quil cousté. — 291 Du meilleur vin de la conte. I. Ces vers équivoques sur Cornard, corné etc., rappellent la fameuse Comerie des anges de paradis de Vaillant, dont voici les quatre premiers vers : Quant les quatre anges corneront Piteusement sera corné, Car cil qui n’est pas encor né Tramblera, se le cor ne ront... Des amusements de ce genre sont fréquents dès le xiii" siècle, témoin la Prière à la Vierge, dont M. Paul Meyer {Bulletin de la Société des anciens Textes français, 1894, p. 53) a signalé six manuscrits : Marie, nierc de concorde, A Jesucrist ton fiiz m’accorde, Ou mi pechié m’ont descorde’. Dame, par ta miséricorde, D’entour mon col oste la corde Dont Anemis m’a encordé....