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de la cause du monde, cette formule désignant Dieu par une dénomination extrinséque ; mais en méme temps ils concluent 4 la cause premiére et supérieure, et ces nouvelles dénominations extrinséques jointes 4 la pré- cédente nous font passer, de la cause de fait de Y’uni- vers, 4 la cause de droit de J’eflet considéré. Du sens relatif nous passons au sens absolu, d’une dénomina- tion extrinséque 4 une dénomination intrinséque por- tant directement sur ce sans quoi Dieu ne serait pas Dieu. Dés lors, la déduction des attributs, ea que ne- cesse est et convenive, cesse d’étre un pur exercice de logique formelle. Par le lien causal on s’est mis et on reste dans le réel. Cf. Hontheim, op. cit., n. 200, 210, 229, 301. Voir Nature pk Diu cnez LES SCOLASTIQUES.

2. Les cing preuves classiques de l’existence de Dieu. ~ Le nombre cing était classique pour les preuves @ posteriori de V’existence de Dieu a !’époque de saint Thomas ; il le conserva. Scot le réduisit a trois. Kant pour en faire la critique le ramena a deux :’argument cosmologique ou de contingence et ]’argument physico- téléologique ou de finalité. En réalité, comme Kant I’a trés bien vu, les preuves classiques de Vexistence de Diev se raménent toutes la causalité, a. soit effi- ciente, b. soit finale. Bien qu’ordinairement on les pro- pose séparément, parce qu’elles sont en réalité indé- pendantes, elles ne sont pas cependant sans quelque lien. En effet, les deux premiers arguments de saint Thomas, tirés de l’ordre dynamique du monde, n’ont toute leur force probante que si on ajoute les considé- rations sur l’ordre statique qui sont a la base du troi- siéme et du quatriéme argument ; enfin Vordre statique et Vordre dynamique de l’univers ne sont pas indépen- dants, mais reli¢s par l’ordre téléologique ou de fina- lité. C’est ce qui explique pourquoi ces arguments sont en pratique et bon droit enchevétrés les uns dans les autres, et pourquoi trés souvent, pour résoudre faci- lement Jes difficultés que J’on souléve contre l’un d’entre eux, on a recours aux autres, Si l’on veut cependant en faire une étude approfondie, il est bon de les distinguer avee soin, de ne pas méler les points de vue, et de ne pas oublier que ces preuves, bien que quelques-unes dentre elles puissent aussi servir 4 prouver le fait de la création et la nécessité du concours général, sont indépendantes de ces deux questions. Voir t. It, col. 2105, 2193.

a. Voie de causalité efficiente. — Quand on veut argumenter par la causalité efliciente, on prend pour point de départ le monde, soit a l’état statique, soit 4 que.

A Vétat dynamique, on envisage le fait du mouve- ment ou changement, passage de la puissance 4 I’acte, transitus de potentia ad actumt. Mais il y a deux sortes de changements : le mouvement proprement dit, tran- situs de potentia mobilis ad actum sub influcu mo- toris (efficientis vel finalis) et le mouvement impro- prement dit, passage de I’état de possible a l’existence, transitus de potentia objectiva ad actum sub influcu efficientis. De 14 deux arguments. Voir t. 1, col. 335.

Premiére preuve. — D’abord, l’’argument métaphy- sique du premier moteur. Le principe sur lequel il s’appuie est le suivant : omne quod movetur, ab alio etiam movetur. Les thomistes suppriment le mot etiam, mais leur argumentation devient par le fait méme systémalique. Une induction universelle, au contraire, nous montre qu’aucun étre parmi ceux dont nous avons l’expérience n’est la cause absolument adé- quate de son passage de la puissance 4 l’acte ; notre activité libre elle-meme ne fait pas exception. La vé- rilé du principe se montre d’ailleurs par une autre voie. Laissons de nouveau de cété les vues systéma- tiques des bannéziens sur la nécessité d’un « com- plément de vertu » et sur l’instrumentalité dans les causes secondes, voir Concours ; négligeons de méme

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