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les doctes considérations de Suarez sur la détermina- tion des causes secondes à leur {s in spacie et non in individuo, d'où il conclut, recte intelliginnus opus naturæ esse opus intelligente, Disp. metaphys., disp. XIX, sect. 1, n..11; disp. VI, sect. V, n. disp. XXI, sect. 1, n. 32; car de l'aveu de Suarez mème Ja certitude de ces spéculations n’est pau Cf. Renouvier, La nouvelle monadologie, p. 4, reste cependant que si un mobile existant était la adéquate de son passage de la puissance à l'acte, il mouvrait puisque c'est l'hypothèse, et il ñe se mou Fe puisque son acte serait coexistant à la puiss rincipe établi, on constate que certains êtres se menvent: puis on montre l'impassibilité de la régressinn à l'infini dans une série de moteurs sans un être hors de la série qui échappe à la loi de détermination du mou vement ; et l'on conclut à l'existence d'un premier mo- teur immobile.

Après lout ce que nous avons dit dans cet article et dans le précédent, voir surtout col. 767, sur les diverses hypothèses auxquelles on a recours pour attaquer les preuves de l'existence de Dieu, il paraît inutile de ré- pondre jei en détail aux objections; le lecteur qui aurait besoin d'un travail de ce genre le trouvera co- pieux dans Hontheim, nstitutiones theodiceæ, 1893, spécialement p. 239-283; Lehmen, Lehrbuch der Phi- tosophie, 2 édit., t. mnt, p. 36 sq.; plus court, dans Bœdder, Thsologia naturalis, après chaque thèse. Voir aussi MATÉRIALISNE, PANTHÉISME, Maz, PRovI- pence. Nous nous bornerons donc à dire comment on exclut la régression à l'infini, soit dans ce premier ar- gument, soit dans les suivants. On objecte, en effet, de divers côtés : si nous ramassons l'être du monde en l'unité d'un seul système, la chaine des phénomènes changeants peut avoir en elle-même sa raison d'étre, et il n'est pas nécessaire, pour que chacun des mouve- ments particuliers soit déterminé par l'action d'un moteur distinct du mobile, de recourir à un premier moteur parfaitement immobile; il suffit, en effet, de supposer le monde infini soit dans l'espace, soit dans ses parties, soit dans le temps; et comme l'a très bien montré Kant dans ses deux premières antinomies et dans sa critique de l'argument cosmologique, Critique de la raison pure, Dia'ectique transcend., 1. IL, c. 1, sect. 11; c. mt, sect. v, dans cette hypothèse on n’a pas le droit d'affirmer un arrêt dans la régression des causes; on ne légitimerait en effet la nécessité de cet arrêt que par la répugnance du nombre infini; mais cette répugnance n'est ni démontrée ni démontrable.

Pour discuter cette objection on peut procéder de plu- sieursfaçons. a. On montre que l'adversaire fait l'assomp- tion arbitraire de plusieurs hypothèses physiques qui n’ont rien de scientifique, par exemple qu'il n'est pas prouvé que le mouvement soit de l'essence de la matiére, qu’en fait le monde dont nous pouvons parler en connais- sance de cause n’est pas infini dans l'espace, mais limité; que le continu n’est pas divisé, mais seulement divi- sible à l'infini, que notre monde n'est pas éternel, vu le principe de l'entropie; qu’enfin l'apparition des vi- vants ne s'explique pas par le seul mécanisme ou par le dynamisme auquel on a recours. Cf. Courbet, Néces- sité scientifique de l'existence de Dieu, Paris, 1901; Tanguy, L'ordre naturel el Dieu, étude critique de ta théorie moniste du D' Bichner, Paris, 1906; Epping, Der Kreislauf im Kosmos, Fribourg-en-Brisgau, 1891 ; Gutberlet, Lehrbuch der Apologetik, 3 édit., Munster, 1903, t. 1, p. 209. — b. Ou bien, sans rien concéder des hypothèses pseudo-scientifiques de l'adversaire, on né- glige de les discuter, el on prend immédiatement à partie la question du nombre infini. 1l ya plusieurs siècles que les scolastiques sout partagés sur cette question. Un bon nombre d'entre eux, même en debors de l'école nominaliste, ont enseigné la possibilité du