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constitue le triangle, celte propriété ne peut donc pas appartenir à une autre figure. Donc, si une perfection se trouve dans deux êtres différents, l’un est la cause de l’autre, ou bien ils sont tous deux l’effet d’une cause, à qui cette perfection convient par essence ; car la régres- sion à l’infini répugne. En appliquant le raisonnement à l’existence, on remarque que si « être, dans le sens de la plénitude de l’être, est meilleur que les nations ultérieures, » Sum. theol., 12 11*, q. 11, 4 2m, il en va inversement quand il s’agit des perfec- tions des êtres finis : vivere addit supra esse, et in- telligere supra vivere. De reritate, q. x, a. 1, ad 5vm. D’où il suit que l’existence est un prédicat universel qui convient à tont ce qi est réel. Æsse diritur de omini eo quod est. Ergo impossibile est esse aliqua duo, quorum neutrum habeat causam essendi ; sed opor- Let vel utrumque accepisse esse per causam, vel sal- tem unum esse alleri causam essendi ; et huic esse convenit secundum quod ipsum, et est causa rætero= rum omnium entium et consequenter marime est. — En s’inspirant d’Aristote : Toute perfection qui con- nf à un étre en vertu de sa nature et non par une cause extérieure n’admet pas de plus et de moins : elle est ouelle n’est pas ; ainsi on est homme ou on ne l’est pas ; en d’autres termes, on ne peut rien ajouter, rien enlever d’essentiel à un être ; donc tout ce qui est susceptible d’augmentation ou de diminution n’est pas dû à l’essence, mais à une cause extérieure. Or, on rencontre du plus et du moins dans les perfections des êtres. Donc ces perfeclions à un degré inférieur, dont l’essence des choses ne suffit pas à rendre compte, ont lear cause dans un être en qui sont toutes les per- fections. — c. En s’inspirant d’Avicenne, mais en mo- difiant avec les motecallemin ses vues sur la distinc- tion réelle de l’essence et de l’existence, de façon à se ménager la possibilité de distinguer en Dieu les attri- buts et d’éviter l’agnosticisme. Avicenne distingue ce qui est nécessaire en lui-même per se, et ce qui est nécessaire par autre chose. Comme il n’admet pas la liberté de la production du monde, le nécessaire en lui-même est pour lui le nécessaire absolu ; saint Tho- mas ne le suit pas sur ce terrain, mais se contente de lui emprunter cette idée que toute perfection néces- saire en elle-même est le maximum ; ce qui est néces- saire par autre chose, per alterum, est au contraire capable de plus et de moins. D’où l’argument : Toute perfection qui dans un être est susceptible de plus et de moins n’y est point nécessre par soi, mais par autre chose. Mais tout ce qui n’est point nécessaire par soi est nécessaire par une cause. Donc, comme la ré- gression à l’infini répugne, il existe une cause de tout ce qui est susceptible de plus et de moins, et cette cause est le maximum, utpote per essentiam tale. £n appli= quant à la notion d’être on retrouve, mais a posteriori, les vues de saint Anselme. Esse dicitur de ommi eo quod est ; sed omne id quodest, in quo esse non est de intellectu ejus quidditaiis, non est necessarium per se, sed possibile esse et non esse, et necessarium per alterum ad quod reducitur tanquam ad causam. Ergo datur talis causa, de cujus intellectu est esse, et quæ est maximum ens, utpote quod per essentiam tale. Cf. S. Thomas, Sum. theol., 1°, q. 11, a. 4, via quarta ; q. It, a. 4 ; q. xLIV, à. 1 ; De potentia, q. 11, a. 5 ; Contra gentes, 1. I, c. xxn ; L.IL, c.xv. Sur l’emploi de cet argument chez Kant, voir Hontheim, op. cit., n. 462.

b. Voie de causalité finale. — L’ordre slatique et l’ordre dynamique du monde ne sont pas indépendants, mais reliés par l’ordre téléologique ou de finalité. Quand dans l’ordre statique on considère A comme contin- gent, c’est-à-dire comme en puissance à B, de ce que À est ordonné à D, on conclut que À n’existe pas par soi-même ; quand, dans l’ordre dynamique, on dit : siA passe à l’acte B, A n’est pas la cause adéquate de B, mais jesusmarie.com