Page:Alfred-vacant---dictionnaire-de-theologie-catholique-2C-1908-2C-tome-4-441-448.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

jets qui nous entourent et de nous-mêmes. L’être nécessaire est déterminé par son essence même à son existence ; toute dépendance dans ses opérations, toute issuflisance à l’action, toute subordination ou coordi- Dation réelles à ce qui n’est pas lui, toute mutation lui répugnent. Or rien de ce qui tombe sous notre expé- rience ne remplit ces conditions. La contingence est donc un fait ; Péchappatoire qui consiste à placer. la raison suffisante de l’existence des contingents dans la série mème des existences successives ne résout rieu, soit paree qu’elle implique l’hypothèse du phénoménisme ou du monisme idéaliste, soit parce qu’elle ne rend pas compte de la nécessité de la série. Cf. Gutberlet, Apolo- gerik, 4888, p. 147. Fnfin, si l’an vent pénétrer an fond de l’argument et dissiper l’équivoque que les adversaires glissent sus les mots de nécessité et de contingence, on peut répondre avec Ysambert : In præsenti considera- dione actualis creaturarum dependentia a Deo eït ali- quid alied a connexione existentiæ illarum, ut jam po- sitæ, cun : Deo seu prima causa independente. Estenim esseahals quidanr modus illius ; el quidem existen- dia rerur creaiarum est illis contingens, non tamen älla jam posila, hæc creaturarum connexio cuni prima causa, quan fundat illarum dependentia a Deo, sed est esscalialis et intrinseca ; quippe repugnat aliquid crea- tum de facto existere vel posse existere sine Deo. Jam quando dicimus existentiam Dei posse demonsirari ex creaturis, ut effectibus ejus, medium Lalis demoastra- dionis nomerit hæc existentia creaturarum quæ est illis contingens, sed ipsa connexio, quam eristentia illarum ut posite vel conservata habet cum prima causa seu Deo ; quæ connexio importatur per dependentiomr, et est simpliciter et absolute essentialis et necessario con- veniens rebus creatis sic consideratis ; quare talis de- munstratio existentiæ Dei per res creatas semper erit per medium necessarium. In Jam, q. 11, disp. I, 8. 3.

Oratrième preuve. — La considération statique du monde fournit un seconä argument connu sous le nom d’argument d’éminence ou des degrés. C’est le quatrième que saint Thomas propose dans la Somme. On discute encore sur le sens de cette preuve dans saint Thomas. Kleutgen, Philosophie scolastique, n. 982 ; De ipso Deo, Ralisbonne, 1881, n. 169, et d’après lui Hontheim, op. cit., m. 238, en ont proposé une exposition que nous croyons conforme à la pensée de saint Augustin, de saint Anselme, de Richard de Saint-Victor et de Scot. Ce n’est qu’une autre forme de l’argument de contingence, où la contingence et la nécessité objective correspondante de la cause se montrent non plus par l’insultisance à l’existence mais bien par la limitation de l’être

Le P. Garrigou-Lagrange, avec un souci très réel de ne pas trop mêler à cette question les préoccupations systématiques de son école, a donné de cette preuve dans la Revue thomiste, 1904, p. 373, un exposé que nous pouvons utiliser, tout en regrettant qu’il ait négligé d’éclairer la pensée de saint Thomas par l’étude de ses sources, qui sont ici en partie Avicenne, M : inonide et les motecallemin. Cf. Guide des égarés, ti, p. 43 ; t 0, p. 18 sq., 37, 42, 44. On prend pour point de départ les perfections qui diversifient les espèces, comme la matérialité, la vie, l’intelligence, ou qui différencient les individus, comme la bonté, la sa- gesse, l’existence. Et l’on raisonne ainsi : a. En s’ins- pirant de Platon : Tout ce qui convient à une chose, sansla constituer en propre, esi en elle quelque chose de causé ; on ne veut pas dire par là que l’individuation de Socrate par exemple n’est pas causée, mais simple- ment que tout ce qui se trouve dans Socrate et pour- rait ne pas s’y trouver à une cause autre que l’essence de Socrate. Or, il eat impossible qu’une perfection se trouve dans deux êtres et leur convienne selon ce qui les constitue en propre ; par exemple, avoir trois angles jesusmarie.com