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DIEU SA NATURE D’APRÈS LA BIBLE)


Cette sainteté n'était pas une sainteté purement extérieure et légale, mais bien une sainteté morale,

imposant des bonnes œuvres. Dulim, op. cit., p. 168-178. Majesté et sainteté sont donc les deux principaux attributs de Dieu qu’Isaïe fait ressortir dans la première partie de ses oracles.

Dans la seconde partie d’Isaïe, c’est encore la majesté de Jahvé qui paraît dans sa toute-puissance créatrice et dans sa domination souveraine, plutôt que dans sa colère vengeresse contre les peuples. Jahvé est le créateur de toutes choses, des cieux et de la terre, xl, 12, 21, 22 ; xliv, 24 ; xlv, 7, 12. Par sa force et sa puissance, il a créé les armées des cieux, xl, 26. Aussi les créatures sont-elles invitées à chanter sa gloire, xliv, 23 ; xlix, 13. Le ciel est son trône, lxvi, l, et cette demeure élevée est sainte et glorieuse. lvi, 15 ; lxiii, 15. Il n’a pas eu besoin de conseiller, xl, 13, 14. Toutes les nations sont néant devant lui, xl, 16, 17, ainsi que leurs princes, 23, 24. Il juge les îles, xli, 1-3, 5 ; il a prédit et il suscitera Cyrus, xii, 2, 5 ; xlv, 1, 3, 9. Il n’y a pas d’autre Dieu que lui ; il est le premier et le dernier, Dieu dès l'éternité ; personne ne peut discuter avec lui, xlii, 5, 10, 11 ; xlv, 5, 6, 9, 10 ; xlviii, 12, 13 ; li, 13. Il n’a pas son pareil ; lui seul connaît l’avenir ; il est l’unique refuge, xlvi, 6, 7. Il est le Dieu du monde entier, liv, 5. On ne peut le comparer aux idoles des nations, qui sont l'œuvre du fondeur, xl, 18-20 ; xli, 6, 7. Aussi leur lance-t-il un défi, xii, 21-24, à ces idoles, qui ne sont rien, que pur néant, 29. Cf. xliv, 9-20 ; xlvi, 6, 7. Ceux qui se confient en elles seront couverts de honte, xlii, 17. On n’a donc à les redouter en aucune manière. Dieu éternel est aussi immuable ; il ne se fatigue ni ne s'épuise, xl, 28. Il est dès le commencement, et toujours le même, xli, 4. Il exécute tout ce qu’il a décrété, xlvi, 10, 11. Ses pensées et ses voies ne sont pas comme celles des hommes, lv, 8, 9 ; sa parole s’accomplit, 11. Gloire donc à Jahvé seul, xlii, 8, et partout, 10-13. Jahvé est cependant tout spécialement le Dieu d’Israël, xl, 1, 2, 8, 9 ; il a élu Jacob, il l’a créé, il l’a formé, il est son roi, xli, 8-10 ; xliii, 1, 15 ; xliv, 1, 2, 21. Il était le père des Juifs, lxiii, 16 ; lxiv, 7. Mais parce que Israël a été coupable, Dieu l’a puni, xlii, 21-25. Israël était sans vérité ni justice, xlviii, 1 ; il avait adoré les idoles, 5 ; il était devenu ainsi adultère et s'était prostitué, lvii, 3-13 ; lxv, 2, 3, 7, 11 ; lxvi, 3. Dieu lui a pardonné, après l’avoir puni, xliii, 25. Il le ramènera de l’exil, xliii, 5-9, 16-21. Il se vengera sur Babylone, qui l’a fait captif, xlvii, 1-15. Sa gloire sera manifestée par le retour des Juifs dans leur pays, xl, 5. Il vient avec puissance ; son bras lui soumet tout, 10. Toute chair le verra et saura qu’il est seul Dieu, xxix, 26 ; lii, 10. Il anéantira les ennemis d’Israël, xli, 11, 12, et le saint d’Israël sera le sauveur de son peuple, 14, qui devra mettre en lui toute sa confiance, 13-20. Dieu, qui l’a sauvé, xliii, 1-4, le protège désormais et l’aime, xlvi. 3-5, comme une mère aime ses enfants, lxvi, 13. Il l’a instruit pour le bien, xlviii, 17 ; il en fera un peuple saint, lxii, 12. Il lui reproche ses crimes passés, lix. 1-8, 12-15, et il lui recommande d’observer le droit, lvi, 1, qu’il aime, lxi, 8. Il fera germer en lui la justice, 11, et il accepte l’observation du jeûne et du sabbat, qui est jointe à L'équité, lviii, (i, 7, 9, 10. Il protège les pauvres et les malheureux, xii, 17. Les nations se convertiront à lui et l’honoreront, xlv, 14, 20-25, Son serviteur leur exposera sa loi, li, 4 ; lii, 1. 3, 15 ; ix, 1-4, Le règne futur du Dieu unique et universel sera universel et s'étendra à la terre entière. Cf. Duhm, op. cit., p. 279-282.

Michée, qui était contemporain d’Isaïe, a sur Dieu les mêmes idées. Il convoque tous les peuples, la terre entière, les montagnes et les collines ; à servir de témoins au jugement que Jahvé va porter contre son peuple, i, 2 ; vi, 1, 2. Du fond de son palais, qui est le ciel, Dieu descend sur les hauteurs de la terre, qui s’effondrent en sa présence, i, 3. Il vient juger Samarie et la condamner à cause de ses crimes : sa prostitution aux idoles, i, 7, ses injustices, ses pensées iniques et la violation du droit, il. 1, 2, surtout de la part de ses juges, iii, 1-4, 7, 9-11. Ses idoles seront supprimées pour que les Israélites n’adorent plus l'œuvre de leurs mains, i, 7 ; v, 12. Les injustices et les mauvaises actions seront punies, vi, 10-13 ; vii, 2-4. Ou’on n’accuse pas Jahvé d’impatience ; qu’on ne lui reproche pas de traiter ainsi son peuple. Ses paroles ne sont-elles pas bienveillantes envers celui dont la conduile est droite ? il, 7. Son peuple a été ingrat. vi, 3, 4. Ce que Jahvé demande d’Israël, ce ne sont pas les sacrifices multipliés et variés ; seuls, ces actes de religion ne sont pas capables d’obtenir la faveur ou le pardon de Dieu. Ce qui est bon et ce que Jahvé demande, c’est d’accomplir le droit, d’aimer la bonté et d'être humble devant lui, VI, 6-8. Les juges iniques ont beau immoler des victimes et crier vers Jahvé, il ne les écoute pas ; à cause de leur perversité, il cache loin d’eux sa face, iii, 3, 4. II ne veut pas toutefois faire périr son peuple ; il sera le pasteur des bons au milieude la détresse, il, 12 ; iv, 6-8 ; vii, 14. La nation se reconstituera et sera en sécurité, car le pouvoir de Jahvé sera reconnu par toute la terre, v, 3. Tous les peuples viendront honorer Jahvé à Jérusalem, iv, 1-8. Il faut donc espérer en Jahvé, le Dieu sauveur d’Israël, vii, 7-10. Les peuples admirent les prodiges qu’il accomplit en faveur d’Israël et tremblent de crainte devant lui, 16, 17. C’est pourquoi le prophète termine son livre par cet éloge de Jahvé : « Quel Dieu est pareil à toi, enlevant l’iniquité et pardonnant la prévarication ! Il ne s’obstine pas perpétuellement dans sa colère, car il aime, lui, la miséricorde. Il a pitié d’Israël, à qui il pardonne ses fautes, parce qu’il est fidèle à Jacob, propice à Abraham, selon ses antiques promesses, » 18-20. Cf. Duhm, op. cit., p. 183-188.

Des poètes, probablement contemporains d’Ézéchias, ont exprimé la foi des Israélites pieux de leur temps. Ils ont une confiance absolue, au milieu des plus grands dangers, en la protection de Dieu, qui vient d’ailleurs de se manifester d’une manière éclatante (lors de l’invasion des armées de Sennachérib). Dieu habite au milieu de Jérusalem. Il fait entendre sa voix et les nations qui s’agitaient se fondent d'épouvante. Jahvé des armées est avec les siens ; il a montré avec éclat qu’il est Dieu et qu’il domine sur les nations et sur la terre. Le Dieu de Jacob est en Israël une citadelle. Ps. xlv (xlvi), 2-12 ; cf. xlvii (xlviii), 2-9 ; xlv (xlvii, 1-11 ; lxxiv (lxxv) ; lxxv (lxxvi). Le Ps. xlix (l) est dans l’esprit des prophètes de cette époque. Jahvé convoque la terre et le ciel pour assister au jugement qu’il va porter sur son peuple, 1-6. Il ne lui reproche pas de lui refuser les sacrifices dont il n’a pas besoin. 7-14. mais plutôt de ne pas pratiquer des préceptes et de faire alliance avec les voleurs, les adultères et les fraudeurs, 16-20. Dieu, qui préfère l’action de grâce aux sacrifices et qui sauve ceux dont les voies sont droites, reprend les coupables et les menace pour les convertir, 21-23. Un asaphite déclare que Dieu est bon pourceux qui ont le cœur pur. Ps. lxxii (lxxxiii), 1. Il a cependant été ébranlé dans sa foi en la providence, en voyant l’insolente prospérité des méchants, 2-9, qui est un scandale pour le peuple fidèle, 10-15 ; mais il a considère que Dieu conduit les méchants à leur perle. 18. Aussi met-il en Dieu seul sa confiance. 23-28. Dieu, juge de la terre, rend son arrêt contre les juges infidèles, qui prennent parti pour les méchants, et il leur ordonne de rendre justice aux faibles et aux orphelins, aux pauvres et aux malheureux. Ps. lxxxi (lxxxii Ps. xciii (xciv) est l’appel d’un opprimé à la justice et à la vengeance de Jahvé, 1, 2. Les méchants triomphent