— Tu es restée longtemps chez cet esthète ?
— Dans les une heure, une heure et demie.
— Mâtin !
— Ah ! dame ! il n’a plus vingt ans, le pauvr’ bonhomme !
— Et il t’a fait répéter le Songe d’Athalie ?
— Non, ça n’est plus le Songe qui marche maintenant, c’est les Imprécations de Camille… Une idée à lui.
Et Valentine prit, en disant ces paroles, un air extraordinairement malin, dont je ne sus point percer le sens. Je feignis de comprendre.
Et elle ajouta :
— Ce qui m’embête le plus, c’est que je lui ai dit que je rentrais chez moi, rue Rochechouart. Alors, il m’a priée de remettre au Petit Journal sa chronique de demain.
— Montre.
— Ah ! non, par exemple ! Tu lui ferais encore des blagues, et il m’attraperait, lors de mes débuts, à la Comédie-Française.
— Poseuse, va !
Toutefois, à la suite d’habiles manœuvres, cinq minutes après ce dialogue, je détenais le manuscrit de M. Francisque Sarcey et j’en copiais le passage suivant, qu’on a pu lire, le même jour, et dans mon journal, et dans le Petit Journal.
M. Marinoni manifesta un vif mécontentement, mais j’ai autre chose à faire dans la vie que de