Page:Allais - Deux et deux font cinq (2+2=5).djvu/34

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me préoccuper des allégresses ou des déboires de M. Marinoni.

Et puis si M. Marinoni n’est pas content, il sait où me trouver.


LA VAPEUR

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Ah ! c’est bien vrai, mes amis, il n’y a encore que les voyages pour apprendre quelque chose ! Si on restait chez soi, tous les jours, du matin au soir, je vous demande un petit peu ce qu’on saurait de la vie.

» On n’en saurait rien du tout. Voilà ce qu’on en saurait.

» Ainsi, voilà la vapeur. Tout le monde parle de la vapeur : la vapeur par-ci, la vapeur par-là.

» Mais qui de nous sait exactement ce que c’est que la vapeur ?

» J’en excepte, bien entendu, les personnes qui s’occupent spécialement de cette question, ingénieurs, mécaniciens, etc.

» Moi, il y a huit jours, j’étais comme tout le monde : je parlais de la vapeur, mais j’aurais été pendu s’il m’avait fallu dire en quoi consistait ce phénomène.

» La semaine dernière, je suis allé, au Havre, assister à la réouverture du Grand-Théâtre.

» Ah ! mes amis, vous n’avez pas idée de ce que je suis populaire au Havre.