Page:Allais - Le Boomerang.djvu/187

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temps… Le ciel peut, d’ailleurs, m’aider un peu, car je m’aide autant que je puis… Qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il grêle, je joue dix heures par jour à la manille (il y avait tant de morte-saison dans l’aérostation, à cause des vents contraires !)… C’est ainsi, par le jeu, que j’assure médiocrement ma subsistance, ainsi que celle de ma bonne amie… Ah ! ah !… Charmante histoire que celle de ces vingt-cinq louis ! Tiens, Guillaume !… Bonjour, cher ami !

Guillaume de la Renforcerie venait, en effet, d’entrer, le visage rougi par les veilles en des endroits enfumés.

— Bonjour… fait-il.

Et son œil fureteur cherche Marie-Blanche Loison.

Mais Marie-Blanche Loison est absente.

Gorgé de confiance dans l’issue du pari, riche en expectative, Népomucène Le Briquetier se met déjà en garde contre un possible tapage.

— Guillaume, dit-il, écoute, écoute-moi bien. Tu ne viens pas ici dans l’intention de m’emprunter de l’argent ? Tu n’es pas tenaillé par un besoin pressant.