Page:Allais - Le Boomerang.djvu/84

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comptable de profession, je n’aurais plus qu’un jour à vivre ?

— Hélas ! Pauvre Bougre ! mon pouvoir ne va pas jusqu’à prolonger ton existence. Je le regrette.

— Pas tant que moi !… Encore un jour et demi à vivre !

— Autrement dit : trente-six heures.

— Ça n’est pas gras.

— Tâche de te faire une raison, Pauvre Bougre !

— Trente-six heures !

Mais, soudain, changement à vue dans l’attitude et la physionomie du Pauvre Bougre !

Disparu, tout le tragique intense et fatal de ce raseur d’Œdipe !

Avez-vous jamais vu quelqu’un prendre gaiement son parti d’une aventure éminemment regrettable ?

Chapeau jeté en l’air.

Jambe prestement passée, à la môme Crevette, par-dessus le guéridon.

— Et allez donc, c’est pas mon père !… Une raison !… Vous me dites de me faire une raison !… Ah ! là ! là !… Elle est toute