Page:Allais - Pour cause de fin de bail.djvu/197

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Ah ! la graphologie !

J’ai raconté jadis qu’un graphologue fut poussé, par la conscience qu’il mettait à son art, jusqu’aux extrémités les plus regrettables.

Ayant un beau jour découvert dans sa propre écriture les signes indéniables auxquels on reconnaît l’assassin, le voilà qui s’en va vers le commissaire de police le plus voisin et le prie de le mettre en état d’arrestation.

— Vous arrêter, fait le magistrat, pourquoi ?

— Parce que je suis un meurtrier.

— Vous avez tué quelqu’un ?

— Pas encore, mais je tuerai.

— Qui ?

— Je n’en sais rien, mais je tuerai. Je tuerai puisque je suis, graphologiquement et, à n’en point douter, un terrible assassin.