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chaque jour contre leurs voisins. Alors fut institué le vasselage. C’était le colonat modifié.

Le Seigneur donnait ses terres à cultiver aux serfs de ses domaines et comme redevance prenait le dixième des produits, que le serf devait prélever et conduire chez le Seigneur avant de serrer sa propre récolte.

Les peines les plus sévères étaient infligées aux contrevenants. Enfin les Seigneurs établirent une foule de lois et coutumes vexatoires, qu’il serait trop long d’énumérer. On était alors au dixième siècle ; siècle d’ignorance et de superstitions grossières, qui fut surnommé le siècle de fer.

On peut juger par là, de l’état de l’Agriculture à cette époque. Presque toutes les terres étaient en friche, et les famines régnaient souvent au milieu des guerres intestines, qui désolaient le beau pays de France.

Sous Louis-le-Gros, avec l’affranchissement des communes, la France commence un peu à respirer, mais toutefois la féodalité est tellement enracinée, que ni les croisades, ni les proscriptions de Richelieu, ne purent l’abattre. Sous Richelieu et Colbert, l’Agriculture se releva un peu ; mais elle ne tarda pas, comme le commerce et l’industrie, à être sacrifiée aux longues guerres de Louis XIV, et au luxe de la cour de ce dernier et de son successeur, Louis XV, qui acheva la ruine du pays.

Alors apparaît la grande Révolution de 1793, qui détruisit les vieilles lois et coutumes, abolit les droits de dîmes et de terrages. Puis succèdent les longues guerres de l’Empire, qui enlevèrent à la culture, tout ce qu’il y avait