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Un mot sur Rome à présent, si nous l’osons : quel état différent ! quelle autre durée ! quelle autre importance ! Athènes, Sparte, soumettent des populations de dix à vingt mille ames, brillent un jour, un siècle : les brigands du mont Palatin vont dominer la terre par leur génie et leur vertu, juste domination ! Dans tous les genres de mérite ils donneront les plus beaux exemples ; jamais on n’aura vu tant de religion, tant d’amour des dieux domestiques, tant de respect pour la famille, la chasteté, le mariage, la paternité ; jamais plus de dévouement pour la patrie, plus de désintéressement, de sobriété, de modestie ; jamais des hommes si fiers et si modérés ; jamais un sénat si sage et si puissant, avec une si grande commisération des vaincus, et tant de qualités pour dominer. C’était l’aristocratie dans sa gloire. Eût-on pu obtenir de tels résultats sans ces familles illustres qui croyaient en dépôt dans leurs mains la vertu et la grandeur publiques ? La gravité du caractère romain, les circonstances, favorisèrent le sénat ; mais honte à ceux qui parleront sans étude et sans respect des Romains, la seule école où la jeunesse moderne peut trouver des exemples que n’offrent plus ni les mœurs ni les religions !

Si nous jetons un regard sur son histoire, qui d’abord, soulevant le voile du passé, nous dira comment les races transportées de l’Asie se trouvèrent si fières et si poétiques ? Par quelle puissance le soleil dès l’origine du monde éleva-t-il le caractère de l’homme ? Ces races traversent successivement la Méditerranée pour se fixer en Grèce, en Italie ou en Sicile, se refoulant les unes par les autres, s’offrant chacune aux nouveaux arrivans pour la race aborigène, sans qu’on puisse jamais retrouver la race primitive, ni savoir si elle exista réellement. Qui leur inspira des mœurs si nobles ? qui leur enseigna à suivre, à chanter les grands hommes, à en faire les dieux et à les adorer ? Plus on