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a pénétré dans l’histoire des Étrusques, plus on a trouvé de science et de beauté. Une élégance qui semble appartenir aux rivages de ces mers, se retrouve dans ces populations si différentes de celles du nord. Quand les Romains fondèrent leur ville, les peuples grecs et asiatiques avaient déjà traversé et fécondé le sol ; les Étrusques, les Latins et les Sabins formaient trois fédérations redoutables pour la ville naissante ; si les Romains, sortis de ces peuples, en reçurent en partie leurs mœurs et leurs lumières, si leur position dangereuse leur imposa de les vaincre, par quel bonheur et par quelle gloire leur habileté se proportionnant à leurs besoins, créa-t-elle aussitôt des institutions et une destinée sans égale ?

Il faut reconnaître ici une race douée, aussi belle que l’était la contrée où elle se fixa : rien dans l’Italie n’est à comparer au pays romain, à ses vastes plaines, ses horizons majestueux, l’étendue de son ciel, l’éclat de sa lumière, la fraîcheur de ses cascades, les mouvemens gracieux de son terrain ; le caractère antique, monté au ton des campagnes, ne se retrouve plus aujourd’hui que dans le paysage romain.

Sans entrer dans des détails où se sont perdus quelques savans de nos jours, nous voyons Rome prendre bientôt un caractère à elle, trancher avec le reste de l’Italie, et s’engager dans une voie dont elle ne prévit pas l’issue ; si l’aristocratie et le patronnage étaient dans les mœurs de l’Italie, Rome conquérante leur donna une importance qu’elle imprima à toute chose. On demande : Pourquoi vouloir la puissance ? pour la puissance, car les Romains eurent tout avec elle, hommes, lois, durée, immortelle renommée. La plupart de leurs rois se trouvèrent de grands hommes, remplacés par des chefs non moins admirables, qui imprimèrent la direction à cette forte race ; l’aristocratie, école et appui, dispensatrice des