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DEUXIÈME PÉRIODE

  Bien souvent sans les écouter,
  Plus souvent sans y rien comprendre,
On les voit les blâmer, on les voit les défendre.
  Quelques faux brillants bien placés :
  Toute la pièce est admirable ;
  Un mot leur déplaît, c’est assez :
  Toute la pièce est détestable.
............
 Ne cherchez plus une frivole gloire
Qui cause tant de peine et si peu de plaisir.
 Je la connois, et vous pouvez m’en croire :
Jamais dans Hippocrène on ne m’auroit vu boire
Si le Ciel m’eût laissée en pouvoir de choisir.
Mais, hélas ! de son sort personne n’est le maître.
Le penchant de nos cœurs est toujours violent ;
J’ai su faire des vers avant que de connoître
Les chagrins attachés à ce maudit talent !
  Vous que le Ciel n’a point fait naître
  Avec ce talent que je hais.
Croyez-en mes conseils, ne l’acquérez jamais.


SOLITUDE

. . . . . . . . . . . . . . . .

  Charmante et paisible retraite.
Que de votre douceur je connois bien le prix.
  Et que je conçois de mépris
Pour les vains embarras dont je me suis défaite !
Que sous ces chênes verts je passe d’heureux jours !