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ANTHOLOGIE FÉMININE

pas dans l’immensité de ses talents. Elle eût plutôt écrit comme Pascal et Nicole que comme Mme de Sévigné

« Jamais personne ne fut si savante, et jamais personne ne mérita moins qu’on dît d’elle : « C’est une femme savante. »

Elle a laissé :

Les Institutions de physique (1738), avec l’analyse sur la Philosophie de Leibnitz, ajoutée à la fin de l’édition d’Amsterdam de 1742.

Dispute célèbre avec Mairan (1740), sur l’une des questions alors les plus difficiles de la physique générale, sur les forces vives (1745) ; Traduction des principes de Newton ; Recherche du bonheur, petit opuscule de pensées.


INSTITUTIONS DE PHYSIQUE

. . . . . . . . . . . . . . . .

Je ne vous ferai point ici l’histoire des révolutions que la physique a éprouvées ; il faudrait, pour les rapporter toutes, faire un gros livre. Je me propose de vous faire connaître moins ce qu’on a pensé que ce qu’il faut savoir.

Jusqu’au dernier siècle, les sciences ont été un secret impénétrable auquel les prétendus savants étaient seuls initiés ; c’était une espèce de cabale dont le chiffre consistait en des mots barbares qui semblaient inventés pour obscurcir l’esprit, pour le rebuter.

Descartes parut dans cette nuit profonde comme un astre qui venait éclairer l’univers. La révolution que ce