Page:Alquie - Anthologie feminine.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« La femme riche ne peut que gagner aux transformations de l’enseignement, tandis que la femme pauvre y puise les tristesses des déclassées, puisqu’il ne peut lui fournir les moyens de sortir de sa position. »

La femme riche a tout à gagner à être instruite, très instruite, savante même ; c’est pour elle le seul moyen d’échapper à la frivolité qui l’enserre, et quelquefois au vice. Sera-t-elle ennuyeuse, comme le craint Gyp ? La femme n’est-elle donc bonne qu’à servir d’amusement, de jouet, qu’à divertir l’homme, comme une poupée, jolie, rieuse, mais qu’on jette de côté lorsqu’elle se fane et que le ressort fragile de la gaieté se brise ?

Que de bévues une femme qui n’est pas instruite peut commettre ! Que de sottises lui échapperont ! Comment pourra-t-elle tenir le salon de son mari, qu’il soit habile diplomate, savant de l’Institut, artiste célèbre, écrivain illustre, si elle ne connaît pas à fond les questions que l’on discute devant elle ?

L’éducation de la femme est faussée la plupart du temps, mais n’en accusez pas l’instruction. Elle est faussée par l’éducation. La femme réellement instruite et savante n’est pas plus pédante et ennuyeuse qu’elle n’est laide, sale et affublée de lunettes et de bas bleus. Pure fiction ! Ce sont les fausses savantes, les « poseuses » qui sont ainsi.

Il existe un malentendu et beaucoup d’exagération dans l’idée que l’on se fait des femmes instruites ou savantes que l’on confond avec pédantes. Étincelle se trompe en parlant comme elle le fait de la demoiselle-pionne. Pourquoi Étincelle, si jolie femme et si soignée elle-même, suppose-