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vait concevoir le Christ dans son chaste sein et l’enfanter à Bethléem de Juda[1].

Lorsque les temps marqués par Dieu furent proches[2], un ange vint à Nazareth annoncer à une vierge nommée Marie, de la race de David, qu’elle était choisie pour concevoir par l’opération de l’esprit saint et enfanter le Fils unique de Dieu[3]. Le paganisme et les puissances du siècle devaient à leur insu servir à l’accomplissement des desseins éternels. Au temps marqué pour la naissance du Messie, Tibère ordonne un dénombrement du peuple. Marie se rend à Bethléem. Joseph, son époux, pauvre charpentier, quoique issu de la race royale de David, l’y accompagne[4]. Là Marie met au jour, dans une étable, l’enfant merveilleux que les prophètes avaient salué de loin des noms de Dieu fort, Père du siècle à venir, Prince de la Paix[5]. Et depuis lors la Vierge pure ne conçut plus dans son sein sacré[6].

Les prodiges qui ont préparé cette naissance merveilleuse continuent. Les anges descendent du ciel ; ils manifestent la joie que leur cause le salut apporté au genre humain déchu ; ils expriment leur reconnaissance, au nom de l’humanité qui ne soupçonne pas encore que l’heure de sa rédemption est proche[7]. Ils annoncent la paix au monde dégénéré et la nouvelle alliance du ciel et de la terre. À ces accents de joie venus d’en haut, quelques pasteurs juifs s’éveillent et se dirigent en hâte vers le Sauveur nouveau-né[8]. Mais bientôt, du fond même de l’Orient, l’at-

  1. Michée. V. 2.
  2. Dan. IX, 24.
  3. Luc, I, 26 ; Jean, I, 18.
  4. Luc, II, 1-5.
  5. Is. IX, 6.
  6. Les frères de Jésus dont il est question dans le Nouveau Testament (Matt., XII, 46 ; XIII, 55 ; Marc, III, 31 ; VI, 3 ; Luc, VIII, 19-12 ; Jean, II, 12 ; Act. des Ap. I, 14), sont, d’après l’analogie du mot hébreu, אַת les parents ἀνἐψιοι (anepsioi). Autre preuve : le Christ mourant recommande à son bien-aimé disciple Jean, Marie comme sa mère (Jean, XV, 25-27). Le terme πρωτότοϰος (Matth., I, 25), employé pour le Christ, n’est nullement contraire à cette explication, et se démontre par la locution hébraïque. Schleyer. Nouvelles recherches sur l’Ép. de saint Jacques, et surtout sur les frères de Jésus (Frib., Journal de théolog., t. IV, p. 1-116). – Kœster, l’Écrit. sainte expliquée par les classiques, p. 133.
  7. Luc, II, 9-12. Cf. Hébr. I, 6.
  8. Luc, II, 6.