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vant les docteurs étonnés du temple de Jérusalem[1]. Sanctifiant tous les rapports de l’homme et tous les degrés de son développement, le Fils de Dieu demeura filialement soumis et obéissant à ses parents[2]. Il aida, selon une ancienne tradition, son père nourricier dans les travaux de son dur métier[3]. L’histoire garde le silence sur le reste de ses actions jusqu’à son entrée dans la vie publique. On a prétendu expliquer la sagesse, la sublimité, la sainteté que Jésus manifesta plus tard, en les attribuant à la piété de sa mère, à la science des pharisiens, des sadducéens[4] et des esséniens, à la civilisation alexandro-judaïque. N’était-ce pas méconnaître complètement le Christ historique comme Fils de Dieu ? Bien loin d’expliquer le miracle divin, n’était-ce pas en rendre l’explication plus difficile encore ? car en quel temps et où jamais l’âme d’un juif ou d’un payen donna-t-elle les signes d’une sagesse, d’une pureté, d’une majesté semblables, à celles qui brillèrent dans la vie du Sauveur[5] ? Combien les peintres chrétiens sont plus près de la vérité, lorsqu’ils représentent l’enfant Jésus entouré d’une auréole de gloire dans tous les moments, dans toutes les circonstances de sa vie ! et n’est-ce pas dans ce sens que les Pères de l’Église ont expliqué les paroles qui nous montrent Jésus croissant en âge, en grâce et en sagesse[6], c’est-à-dire laissant éclater de plus en plus au dehors la vertu divine qui résidait en lui, à mesure que son corps croissait et que son humanité se développait davantage.

§ 36. — Jean-Baptiste[7].

Lorsque le temps de la venue du Messie fut proche, un ange annonça au saint prêtre Zacharie que Dieu susciterait dans le sein de sa femme Élisabeth, déjà avancée en âge et parente de Marie, un fils qui serait grand devant le Seigneur. Jean, c’est-à-dire le béni de Dieu, sera son nom, dit l’ange. Il sera rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa

  1. Luc, II, 46-47.
  2. Luc, II, 51.
  3. Marc, VI. 3.
  4. Cf. Jean, VII, 15.
  5. Hug, Introd. à l’étude du N. Test., t. I, p. 102-105, 3e édit.
  6. Luc, II, 40, 52. – Lieber, Sur le développement de Jésus dans la sagesse. Ratisb., 1850.
  7. Cf. Kuhn. Vie de Jésus. t. I, p. 161-300.