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que la société de Jésus même, vivant sur la terre au milieu de ses disciples. Cette parole et cette vertu, cette autorité et cette société ne peuvent avoir de fondement qu’en Dieu : la présence continuelle et perpétuelle de Dieu parmi les hommes est donc la condition absolue de l’établissement, du développement et de la persistance du Christianisme sur la terre.

Donc, pour que l’œuvre accomplie par le Christ, rentré dans sa gloire, persévérât dans le monde, devînt le patrimoine de toutes les générations futures, le Christ devait toujours avoir parmi les hommes un représentant qui lui fut égal en tout : et tel fut le sens, tel fut l’effet de la promesse du Christ d’envoyer l’Esprit saint. Pour sauver le monde, Dieu s’était fait homme : l’Esprit saint, toujours présent dans l’Église, représentait la nature divine du Christ ; il fallait, pour que sa nature humaine fût représentée à son tour, que l’Esprit saint eût une action humaine et se communiquât par des organes humains. Et tels furent le sens et l’effet de cette autre promesse, par laquelle, les apôtres devaient être les représentants du Christ pour développer et accomplir son œuvre. Ainsi fut fondée l’Église, dont l’institution est la condition nécessaire et absolue du christianisme. Point de Christianisme sans Église, point d’Église sans le Christianisme.

Le Christ a donc voulu, il a dans le fait fondé une Église. Tantôt il l’appelle le royaume de Dieu, tantôt le royaume du ciel, tantôt le royaume du Christ. Et, prémunissant d’abord les esprits contre toute fausse interprétation, il apprend aux hommes que son royaume n’est pas de ce monde[1] ; qu’il n’en est pas de son royaume, comme de l’empire des grands de la terre[2] ; que c’est un royaume qui est proche, mais non encore arrivé[3] ; que son culte n’est point attaché à tel lieu de la terre, à tel temple, à telle montagne[4] ; mais qu’il doit, dépassant toutes limites et toutes barrières, s’étendre sur toute la terre, s’incorporer à toutes les nations. L’initiation s’opère, non plus par la circoncision, mais par le baptême, au nom de la Trinité

  1. Jean XVIII, 36.
  2. Matth., XX, 25-26.
  3. Matth., III, 2 ; IV, 17 ; XIII, 31 ; Marc, I, 25 ; Luc, VIII, 11.
  4. Jean, IV, 21 sq.