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nom syrien d’une de ses idoles. Dans l’excès de ses puériles extravagances et de ses monstrueux désordres, il oublia pour ainsi dire les chrétiens, ou les épargna, pour les gagner au culte syrien qu’il rendait au soleil[1]. Alexandre Sévère [222-235], d’abord élevé à la dignité de césar par Héliogabale, puis proclamé seul maître de l’empire, après la mort du petit-fils de Caracalla, avait été favorablement prédisposé pour les chrétiens par les soins de sa mère Mammée, attirée elle-même au Christianisme par les leçons d’Origène, à Antioche. Alexandre fit placer dans son oratoire (Larium) les statues d’Abraham et du Christ, à côté de celles d’Orphée et d’Apollonius de Tyane. Il avait sans cesse à la bouche le principe fondamental de la morale chrétienne : « Faites donc aux hommes tout ce que vous voulez qu’ils vous fassent : car c’est là la loi et les prophètes[2]. » Il en ornait l’entrée de son palais[3] ; il recommandait de mettre, dans la nomination aux emplois et aux dignités de l’État, la sollicitude que les chrétiens apportaient à l’élection de leurs supérieurs. Ce repos accordé à l’Église pendant vingt ans, lui permit en beaucoup d’endroits d’élever des temples chrétiens.

Mais avec Maximin le Thrace, meurtrier et successeur d’Alexandre, recommença une nouvelle persécution [233-238 apr. J.-C.]. Le nouvel empereur, craignant que les chrétiens ne vengeassent la mort de Sévère, les persécuta par cela même que celui-ci les avait favorisés. De nombreux confesseurs signalèrent la courte durée de son règne. L’histoire fait mention du diacre Ambroise, du prêtre Protoctète, à Césarée, et d’un grand nombre de martyrs, tels que les évêques de Rome, Pontien et Anthère[4]. On place dans ce temps le fameux martyre de sainte Ursule et de ses compagnes[5], que les indications positives de la légende

  1. Lampridius in Heliogab., c. 3.
  2. S. Matth. VII, 12.
  3. Euseb. VI, 21, 28 ; Lamprid. in Alex. Sever., c. 22, 28, 29, 43 et 44.
  4. Euseb. VI, 28 et 29.
  5. Historiquement, le martyre de sainte Ursule et de ses compagnes n’est mentionné que dans les martyrologes ou calendriers du IXe siècle ; le martyrologe romain n’en parle pas. Wandelbert de Prüm (vers 851) place au 21 octobre le martyre de mille vierges et