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LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

seizième siècle. La voûte a des lignes très harmonieuses. Remarquez l’élégance de la tribune.

— Yes, yes, firent plusieurs voix.

— Nous entrons dans le salon de Catherine de Médicis.

— Oh yes ! Catherine, interrompit l’Anglais qui se croyait très en possession de notre histoire.

— Papa, dit miss Kate, laissez parler le monsieur, je vous en prie.

— La belle cheminée qui occupe le panneau, reprit le cicérone, est attribuée au fameux Germain Pilon.

— Pilon ? fit le baronnet.

— C’est un sculpteur de la Renaissance, dit M. Pascalet qui s’amusait beaucoup dans cette société exotique.

— Et voici le boudoir de la reine Catherine, déjà nommée, poursuivit le cicérone, en ouvrant une autre pièce dans laquelle tout le monde se précipita à sa suite : on ne voit pas tous les jours le boudoir d’une reine. Modeste Vidal guidait le vieux savant.

— Ce portrait est celui de cette reine. Au-dessus de la cheminée, contemplez je vous prie, dans ce buste, les traits d’Agnès Sorel. Nous allons entrer dans la bibliothèque de la reine Louise de Lorraine. C’est retirée dans cette salle que la veuve de Henri III passait en méditations le temps qu’elle n’employait pas à visiter les pauvres des environs, qui la connaissaient tous sous le nom de la reine Blanche, parce que dans ce temps-là les reines portaient le deuil en habits blancs.

— Pauvre princesse ! dit lady Tavistock.

— Maintenant nous entrons dans le salon de Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois.

Le baronnet s’embrouillait un peu dans nos annales.

— Avant la reine Catherine… ou après ? demanda-t-il.

Le cicérone ne sut que répondre, et il répéta :

— Duchesse de Valentinois.

— Avant Catherine, dit M. Pascalet. Diane installée ici souverainement du vivant de François Ier tenait ce château de la munificence de Henri II, mais Henri mort, Catherine, sa veuve, se fit rendre Chenonceaux et abandonna à la duchesse, Chaumont, qui ne lui plaisait plus.

Jean se rappela les spectres de ses fils que Ruggieri avait fait apparaître aux yeux de la reine mère.

— Et voici la salle du trône, interrompit le cicérone, qui, s’avançant vive-