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Chant de Victoire.

Partout les orphelins, les veuves.
Sept ans, on supplia Marie et tous les saints
D’éloigner cette peste.
Confédérés, le ciel aux merveilleux desseins
Détruit par nous l’homme funeste.



À Grandson, n’ayant rien appris,
Dans sa fureur, Charle a repris
Ses projets, de plus belle.
Aussi, plus terrible qu’avant,
Pressant, ordonnant, écrivant
De Tarente à Bruxelle,
En trois mois il a reparu.
Prunelles allumées,
Le lion revient, qui l’eût cru ?
Revient, suivi de quatre armées.
« Après Morat, dit-il, déjeûnons de Fribourg,
Nous dînerons de Berne. »
Et, sa voracité ne restant jamais court,
Il prétend souper de Lucerne.