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Chant de Victoire.


En ses propos fort peu civils,
De mendiants, de vachers vils,
Nous a traités Bourgogne.
Bon duc, nous mangeons notre pain,
Et de nos bâtons de sapin
Nous n’avons pas vergogne.
Ces bâtons craignent peu le fer :
Leurs nœuds durs sont tenaces,
Et, tournoyant comme l’éclair,
Font craquer casques et cuirasses.
Près de Grandson fumant, nous sûmes t’arracher
Ton renom militaire ;
Près de Morat croulant, tu nous verras faucher
Tes soldats, l’effroi de la terre.



Ceux qui, le deux Mars, sur l’Arnon,
Bravant la pique et le canon,
Vinrent, d’ardeur prodigues,
Du Sentis au Niesen, tous ceux
Qu’abreuvent la Birse et la Reuss