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franchissant la frontière il adressait les mêmes paroles au premier homme qu’il rencontrait, puis les répétait à la porte et dans le forum de la ville menacée. Si au bout de trente-trois jours la satisfaction qu’il réclamait n’était pas accordée, le fétial revenait après avoir invoqué Jupiter, le dieu commun de toutes les races helléniques et italiotes, Junon et Quirinus, divinités sabines ; il annonçait que les vieillards du pays allaient en délibérer. Le sénat s’assemblait, et chacun, interrogé à son tour, ayant répondu que la guerre était juste et pure, le fétial retournait une troisième fois à la frontière de l’ennemi, tenant une lance dont l’extrémité avait été brûlée et plongée dans le sang ; après avoir attesté de nouveau que la guerre était juste, il la déclarait en jetant cette lance sur la frontière. Je rappelle que la lance était l’arme nationale des Sabins et que le nom de la lance dans leur langue était leur propre nom (Quiris). À Rome, un usage dérivé de celui-ci subsista jusque sous les empereurs. Près du cirque Flaminien, dans le Champ de Mars et près du temple de Bellone était une petite colonne qu’on appelait la Colonne de la Guerre[1].

  1. La colonne de la Guerre était près du temple de Bellone, et celui-ci dans le champ de Mars, hors de la porte Carmentale. À l’extrémité du cirque Flaminien ; sur une petite place s’élevait la colonne de la Guerre,

    Prospicit a tergo summum brevis area circum.
    Est ubi non parvæ parva columna notæ.

                            Ov., Fast., VI, 205.

    Summum ne peut désigner que l’extrémité, la partie semi-circulaire du Cirque, comme summi digiti veut dire le bout des doigts, à