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inférieure, il fonda Ostie au-dessus de son embouchure[1]

Ancus Martius faisait, sans s’en douter, une grande chose en fondant Ostie[2]. Il donnait à la Rome future des consuls et des empereurs un port[3] qui devait lui apporter les blés de la Sicile et de l’Egypte pour la nourrir. Ce fut une ville dont les faubourgs, dit-on, se confondaient avec ceux de Rome, de manière à former pour ainsi dire sur une étendue de plusieurs lieues une rue magnifique. Aujourd’hui cette rue est une route dans un désert. Au sixième siècle,

    qui est sûr, c’est que ce mot se prend ordinairement pour village, bourgade ou canton. À Rome, on appelait les habitants de la plaine pagani par opposition aux montani (Cic., Prod., 28), ce qui éloigne le sens de hauteur. Encore aujourd’hui l’habitant des monti appelle le bourgeois de Rome un Paino, terme de dédain dérivé de Paganus.

  1. Ostia, pluriel neutre d’Ostium, les bouches (du Tibre), est devenu dans l’usage un singulier féminin, et le nom d’Ostie, Strabon (v, 3, 5) dit τά ὤστια, et Denys d’Halicarnasse ωστία; il n’en sait plus le sens, et croit que ce mot veut dire une porte (m,44). Ancus Martius bâtit Ostie entre le Tibre et la mer, dans un coude du fleuve, par conséquent sur la rive droite. L’Ostie, dont il subsiste des ruines, est sur la rive gauche, mais le cours du Tibre a tellement changé que, selon Nibby (Dint., III, p. 598), un tombeau qui était sur la voie Ostiensis se trouve maintenant au delà du fleuve.
  2. Ostie fut bâtie à l’embouchure du Tibre, in ipso maris fluviique confino (Flor., I, 4), plus au nord qu’Ostie de tout l’espace dont le littoral s’est accru entre l’époque d’Ancus et celle des monuments qui marquent l’emplacement de cette ville.
  3. On sait que ce port fut transporté par Claude à l’embouchure de l’autre bras du Tibre, au lieu qui s’appelle encore Porto.