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tradition et sans aïeux, un patriciat. Je ne suis pas plus dur que Tite Live, qui appelle les sujets de Romulus une plèbe formée de pâtres et d’étrangers.[1]

Il n’en était pas de même des Latins établis sur le Cælius et sur l’Aventin ; nous le savons pour ceux du Cælius. Albe, le chef-lieu de la confédération latine, renfermait sans doute quelques grandes familles que l’aristocratie sabine pût s’associer. Les historiens en nomment plusieurs, et parmi elles les Jules, d’où César devait sortir.

Je ne sais s’il exista des gentes au sein des tribus latines établies sur l’Aventin par Ancus ; mais je n’en vois aucune qu’on puisse, avec quelque certitude, faire dériver des habitants du Palatin[2].

Pour l’Aventin, ce fut toujours le mont plébéien par excellence. Dans ses luttes avec les patriciens, la plebs s’y retirait, comme sur le mont Sacré. Là se tenaient, durant les troubles de la république, des conciliabules qui ressemblaient à des clubs[3]. Ce fut sur

  1. Tit. Liv., II, 1.
  2. Une tradition rattachait les Fabii à Rémus, et les Quintilii à Romulus (Ov., Fast. II., 369 ), mais les Fabii étaient Sabins (Voy. t. I, p. 402), les Quintilii eurent-ils une origine romaine ?
  3. Tite Live, en parlant de conciliabules de ce genre tenus dans le premier siècle de la république, dit qu’ils avaient lieu aussi sur l’Esquilin. Nous y avons trouvé les Sabins, mais il ne s’ensuit pas que la population latine en fût entièrement absente elle avait pu, grâce au voisinage, y passer en partie du Cælius ; l’Esquilin, placé entre le