Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/30

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À mesure que la ville des rois sabins prenait plus d’importance au dehors, depuis qu’elle semblait avoir pris à tâche de soumettre le Latium et de remplacer la suprématie d’Albe par la sienne, il devenait plus nécessaire de la fortifier contre ses voisins, qu’une semblable prétention devait armer contre elle ; dans ce dessein, les rois sabins commencèrent à élever cet ensemble de moyens de défense que les rois étrusques devaient achever.

Il est un côté de Rome par où elle est surtout accessible à l’ennemi, c’est celui que domine la plaine dont le Quirinal, l’Esquilin et le Cælius sont des prolongements. Elle à presque toujours été attaquée et prise par là. D’après les expressions de Tite Live[1], il faut placer dans cette région le fossé des Sabins (fossa Quiritium), ouvrage d’Ancus Martius, à l’endroit même où fut depuis l’agger de Servius, lequel se reconnaît, même aujourd’hui. L’agger de Servius Tullius était composé

  1. Quiritium quoque fossa, haud parvum munimentum, a planioribus aditu locis Anci regis opus est. (Tit. Liv., I, 33.) Festus (p. 254) place les fossæ Quiritium qui, selon lui, entouraient la ville près des bords du Tibre, mais il semble parler d’Ostie. Ce passage est pour moi inintelligible, je le crois mutilé, ce qui n’est pas étonnant quand il s’agit d’un passage de Festus. Aurelius Victor (de Vir. illustr., VIII) confond la fossæ Quiritium avec la cloaca Maxima. Niebuhr croit qu’il s’agit du lit de la petite rivière appelée la Maranna, et d’un travail sans éclat, mais cela ne s’accorde nullement avec ce que dit Tite Live, haud parvum Munimentum, ces mots ne peuvent désigner le creusement ou l’élargissement d’un ruisseau.