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mandaient des lois agraires, proposaient de fonder des colonies. Tout cela se faisait sans grands désordres. Les partis qui divisaient Rome semblaient avoir appris depuis le décemvirat qui les avait humiliés tous les deux, à remplacer par la discussion la violence.

Cependant en 316 un événement tragique était venu prouver que les agitations plébéiennes et les rigueurs patriciennes pouvaient encore se montrer dans le Forum. Par suite de guerres faites, comme les Romains les faisaient alors, les laboureurs étant appelés sans cesse à combattre, et les ennemis ravageant la campagne jusque sous les murs de la ville, une famine était survenue. Un citoyen riche auquel on donne le titre de chevalier[1] Spurius Mælius, se dévoua généreusement à la tâche glorieuse d’adoucir la misère du peuple. Le blé était fort cher, il en acheta partout où il put en trouver, et alla lui-même en chercher dans les deux pays qui étaient alors ce que furent depuis la Sicile et l’Afrique, les greniers de Rome, dans l’Étrurie et dans

  1. Parce qu’il appartenait à une des centuries plébéiennes de chevaliers, et peut-être parce qu’il était riche, et que plus tard les chevaliers devenus fermiers généraux le furent souvent beaucoup. Mais à cette époque les chevaliers ne formaient point encore un ordre. Mælius n’avait point ce titre, comme appartenant à l’une des centuries patriciennes, car la gens Mælia, qui a donne plusieurs tribuns, était plébéienne. Un Maælius Cerdo était originaire de la Sabine. C’est, je crois, comme celles de Publius Volero (surnom en o, sabin) et de Terentillus Arsa, une de ces familles sabines qui passèrent au moins en partie aux plébéiens sortis des Latins.