Page:Anatole France - Balthasar.djvu/195

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lumineux orient. Et de gros diamants jetaient, au milieu de ces feux colorés, d’éblouissantes étincelles blanches.

— Abeille, choisissez, dit le roi Loc.

Mais Abeille secoua la tête et dit :

— Petit roi Loc, à toutes ces pierres je préfère un seul des rayons de soleil qui se brisent sur le toit d’ardoise du château des Clarides.

Alors le roi Loc fit ouvrir un second coffre qui ne contenait que des perles. Mais ces perles étaient rondes et pures ; leurs reflets changeants prenaient toutes les teintes du ciel et de la mer, et leur éclat était si doux qu’il semblait exprimer une pensée d’amour.

— Prenez, dit le roi Loc.

Mais Abeille lui répondit :

— Petit roi Loc, ces perles me rappellent le regard de Georges de Blanchelande ; j’aime ces perles, mais j’aime mieux les yeux de Georges.

En entendant ces mots, le roi Loc détourna la tête. Pourtant il ouvrit un troisième coffre et montra à la jeune fille un cristal dans lequel une goutte d’eau était prisonnière depuis les premiers temps du monde ; et, quand on agitait