Page:Anatole France - Balthasar.djvu/22

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— La trahison d’une femme, répondit le roi.

Pourtant Balthasar, ayant résolu d’être un mage, fit construire une tour du haut de laquelle on découvrait plusieurs royaumes et tous les espaces du ciel. Cette tour était de brique et elle s’élevait au-dessus de toutes les autres tours. Elle ne fut pas construite en moins de deux ans, et Balthasar avait dépensé pour l’élever le trésor entier du roi son père. Chaque nuit il montait au faîte de cette tour et, là, il observait le ciel sous la direction du sage Sembobitis.

— Les figures du ciel sont les signes de nos destinées, lui disait Sembobitis.

Et il lui répondait :

— Il faut le reconnaître : ces signes sont obscurs. Mais, tandis que je les étudie, je ne pense pas à Balkis, et c’est un grand avantage.

Le mage lui enseignait, entre autres vérités utiles à connaître, que les étoiles sont fixées comme des clous dans la voûte du ciel et qu’il y a cinq planètes, savoir : Bel, Mérodach et Nébo, qui sont mâles ; Sin et Mylitta, qui sont femelles.

— L’argent, lui disait-il encore, correspond à Sin, qui est la lune, le fer à Mérodach, l’étain à Bel.